Des traitements performants mais de fortes disparités
Les traitements pour le cancer du sein sont certes performants dans les villes disposant de centres de référence et de réseaux spécialisés. Néanmoins des disparités de traitement se vérifient même à l’intérieur d’un petit canton comme Genève. Des chirurgies pour le cancer du sein y sont de nos jours pratiquées par des non-spécialistes en sénologie et un trop grand nombre des femmes atteintes sont encore opérées par des chirurgiens avec peu de pratique dans le cancer du sein.
Ces disparités sont encore plus marquées entre Lausanne et les autres villes du canton de Vaud. A titre d’exemple, le curage axillaire reste pratiqué dans des villes peu éloignées de la capitale vaudoise alors que la technique du ganglion sentinelle (évitant de nombreux curages des ganglions de l’aisselle) qui est le standard de qualité en sénologie n’est pas ou très peu pratiquée.
Les femmes de moins de 40 ans sont encore trop souvent diagnostiquées quand leur cancer du sein devient symptomatique, parfois plusieurs mois voire années après l’apparition des premiers symptômes. Ceci entraîne des traitements plus lourds et peut péjorer leur futur, étant donné que le stade au moment du diagnostic est un facteur pronostic important.
Des inégalités sociales qui persistent
Une étude récente de l’équipe du Registre genevois des tumeurs (Rgt), en voie de publication, montre de fortes disparités en lien avec le Statut Socio-Economique (SSE) tout au long du continuum des traitements pour le cancer du sein qui sont à l’origine d’une surmortalité des patientes avec un faible SSE.
Des stratégies spécifiques sont requises d’urgence pour optimiser les processus de prise en charge des femmes défavorisées, afin de prévenir cette surmortalité inacceptable.
Une étude précédente du Rgt, publiée en 2006 dans l’International Journal of Cancer, montrait déjà l’importance des disparités de survie, de même niveau que celles observées entre les femmes blanches et les femmes noires américaines aux Etats Unis d’Amérique.
Une maladie qui peut récidiver après plusieurs années
Le risque de récidive de cancer du sein n’est jamais zéro, malgré le passage des années. Ceci implique pour la femme concernée une surveillance et des examens de contrôle réguliers sur de nombreuses années.
Des traitements longs et lourds de conséquences
Même en cas de cancer du sein localisé, plusieurs traitements, dont les traitements antihormonaux, sont d’une longue durée, de 5 à 10 ans.
A l’heure actuelle, les protocoles de traitement sont définis notamment en fonction d’études de gain de survie. La qualité de vie reste un critère marginal dans les forums et instances qui établissent les guidelines sur lesquels se basent les médecins traitants pour le choix des traitements.
Malgré le progrès des techniques chirurgicales et reconstructives entraînant moins de séquelles pour les patientes, les traitements pour le cancer du sein occasionnent fréquemment des effets adverses physiques à moyen et à long terme (dont séquelles neuro-ostéo-articulaires, bucco-dentaires, de la vision, prise de poids, troubles cognitifs, de la concentration & mémoire, sommeil, humeur, libido,…) ainsi que des impacts sur différents domaines de la vie (professionnel, social, économique, vie intime et sexuelle, vie familiale, enfants, etc…).